Ce week-end c’était le nouvel an chinois et donc en toute logique nous avons mangé ... japonais. Je sais qu’il faut bien différencier les chinois des japonnais et même si pour nous autres occidentaux la différence ne nous saute pas aux yeux ... sachez qu’ils se vexent si on les confonds. Il en est de même pour leurs traditions culinaires bien que nous en ayons, là aussi pauvre de nous, une vision edulcorée véhiculée par les restos soucieux de satisfaire au mieux les palais européens.

Petite parenthèse : Vous avez déjà essayé de comparer deux restaurants japonais ? Il n’y a pas de différence de l’un à l’autre. Sur la carte même les photos, les prix et les noms des menu (E1, M4 ...) sont les identiques. Les seuls critères de choix qu’il vous reste sont la déco de la pièce et le sourire de la serveuse. Au moins, il n’y a pas de (mauvaise) surprise.

Alors pour vous une petite anti-sèche :

• La cuisine chinoise c’est rouleaux printemps, crevettes sauce aigre-douce, poulet sauté aux champignon noirs et riz cantonais.
• La cuisine japonaise c’est sushis, makis, sashimis et autres réjouissances à base de poisson cru.

Alors pourquoi manger japonnais le jour du nouvel an chinois me direz-vous ? D’ailleurs, pour la petite histoire, les japonais ne fêtent pas le nouvel an chinois. C’est dire si on est a côté de la plaque ! En fait, Jul a été malade à la suite d’un repas dans un resto chinois de Nancy dont je tairais le nom puisque ce dernier sévit toujours. Depuis ce jour, Jul devient tout vert dès qu’il voit un nem. Il ne peux plus avaler ni même sentir l’odeur de la nourriture chinoise. Par contre, il adore le japonais ce qui finalement est quand même beaucoup plus risqué sur le plan de la sécurité alimentaire (... le poisson cru... pour ceux qui ont pas suivi).

L’avantage du nouvel an chinois c’est que l’on trouve en supermarché (et donc beaucoup moins cher) des produits exotiques que l’on ne trouve qu’en épicerie spécialisée d’ordinaire (nouilles, sauces, fruits etc.).

Pour la liste de courses :

• Riz rond (j’ai trouvé du riz spécial sushi mais je pense que c’est la même chose)
• Sauce Nuoc Mam (sauce très salée à base de poisson fermenté ... même pas peur le vin c’est du raisin fermenté aussi après tout)
• Feuilles de Nori (algues grillées)
• Wasabi pour les amateurs
• Sauce soja (ou sauce sushi, la même que celle des restos de la marque Shoyu)

Bref, 17h samedi soir on attaque... en avant pour une sushi’s party !!! Déjà, il faut commencer par faire cuire le riz puisqu’il faudra qu’il refroidisse avant de garnir les sushis. Pour cela, suivre la recette (également indiquée sur le paquet) ... votre riz est collant ? justement c’est ce qu’il faut ! Laissez refroidir.

Pendant ce temps, couper en lanière ce que vous souhaitez mettre dedans. Pour cela le choix est large. Voici quelques idées par ordre de mes préférences :

1. Saumon cru
2. Thon rouge cru
3. Avocat
4. Champignons de paris
5. Pousses de soja fraiches
6. Choux blanc / choux chinois
7. Concombre
8. Carottes

... Notez que les restes peuvent faire une salade. Simplement assaisonnée de sauce soja elle accompagnera parfaitement les sushis.

19h30 et un apéro plus tard c’est parti pour le roulage... Franchement, on s’est bien marré et c’est une expérience qui ravira les (grands) enfants. Ce n’est certainement pas fait dans les règles de l’art j’en conviens et je ne voudrais pas m’attirer les foudres des puristes. Alors au feeling voilà comment nous avons procédé :

1. Mettre une feuille de Nori sur la natte (ah oui je vous ai pas dit, nous avons utilisé une natte en bambou qu’on appelle Makisu quand on est pro)
2. Badigeonner au pinceau la feuille de Nori de sauce Nuoc Mam afin de la rendre un peu plus collante.
3. Étaler une très fine couche de riz en laissant une bande en bas pour qu’elle puisse coller par dessus au roulage (si vous n’avez pas tout compris regardez les photos). Là ça colle partout et c’est un peu galère mais il ne faut vraiment pas en mettre trop sinon au roulage c’est difficile et puis ça fait des sushis énormes impossibles à attraper avec des baguettes.
4. Au milieu et sur toute la largeur, placer les ingrédients que vous souhaitez mettre. Là encore il ne faut pas en mettre trop.
5. Rouler bien serré la feuille garnie à l’aide de la natte... alors là j’ai pas la recette miracle faites comme vous pouvez.
6. Enfin couper le rouleau en rondelles de 2cm env.
   Et voilà !

Nous avons dégusté tout ça (enfin pas tout y en avait beaucoup et ça cale vite) avec des baguettes... Si Si Jul a enfin accepté de que je lui explique comment se servir de baguettes. Jusque là, il avait toujours refusé mes conseils au resto... trop peur d’avoir l’air bête face aux autres clients. Pourtant, il est toujours utile de savoir manger avec des baguettes... eh oui lors d’une réunion de travail à Paris le déjeuner a eu lieu dans un restaurant japonais où les seuls couverts proposés étaient des baguettes ... moi au moins j’ai pas taché ma chemise :-)

Bref, agrémenté d’une bière japonaise (blanche parait-il...) et d’une mangue en dessert, c’était une bonne soirée.